Lettre à mon vélo

Mon cher vélo,

Je t’écris entre deux sorties.
Les jambes encore lourdes…
Et cette drôle de sensation, entre fatigue et gratitude.

Parce qu’il faut bien le dire : tu es mon échappée belle.

Je t’ai choisi pour rouler plus vite.
Mais tu m’as appris à ralentir, à m'écouter.
À grimper un col comme on affronte ses doutes : un coup de pédale après l’autre.

Avec toi, j’ai appris l’endurance, la constance, l'humilité et surtout la résilience.

Tu m’as vue râler, exploser, repartir, sourire… Passer par toute la palette des émotions.
Tu m’as portée dans le brouillard, sous la pluie, contre le vent.
Tu ne m’as jamais laissée tomber.

Tu m’as offert des routes silencieuses,
des matins brumeux où le monde dort encore,
des moments rien qu’à moi, entre souffle et bitume.

Tu m’as rendue plus forte.
Au chrono mais surtout dans la tête.

Alors merci,

Pour les jambes qui brûlent.
Pour les pensées qui se rangent dans l’ordre.
Pour les idées qui naissent dans les faux plats.
Pour les sourires croisés, les mains levées, les "bonjour" de cyclistes inconnus.

Merci de me ramener à moi, à l’essentiel.

À très vite, sur la route.

— Va Bene
(Et toujours un peu plus vivante après chaque sortie)

PS pour mon mari :
Tu restes mon coéquipier préféré.
Promis, aucun vélo n’arrivera à te remplacer.